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ture où Bordone faisait bombance. Il s’emporte contre le maladroit qui cause cette alarme intempestive.

— C’est un obus prussien, lui répond-on.

Bordone hausse les épaules.

Enfin, un second projectile éclate dans la chambre contiguë à la salle à manger.

Cette fois, Bordone se leva de table.

Mais le tour était joué. Les Prussiens avaient eu le temps d’établir leurs batteries à mi-côte de Saint-Denis. La panique ne tardait pas à se mettre dans l’armée des Vosges, et, sans la manœuvre opportune de Cremer et l’énergie de la garde nationale d’Autun, dirigée par le sous-préfet Marais, Garibaldi, surpris dans Autun, grâce à Bordone, pouvait y laisser sa liberté et peut-être sa vie.

Était-ce la mission imposée au républicain Bordone ?

J’ai montré Bordone, cela me suffit. Mort à l’honneur, cet homme ne doit plus exister pour les honnêtes gens.

GÉNÉRAL G. Cluseret.


Voilà un document précis et un témoignage que les démocrates les plus intransigeants eux-mêmes ne pourront récuser.

L’année dernière, j’étais encore en relations avec Cluseret. Il demeurait alors à Constantinople. Il avait su, par mon journal, que, dégoûté, je me retirais de la libre-pensée et que