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solde n’en a pas moins été payée par l’État français et encaissée, au nom de Garibaldi, par quelqu’un qui se l’est attribuée.

Ce quelqu’un, bon démocrate, existe et est rédacteur à la République Française.

Garibaldi avait en ce personnage une confiance illimitée. La découverte, très tardive, du pot-aux-roses le désabusa ; mais sa trop grande bonté pour les siens l’empêcha d’exécuter le coupable.

Quand il toucha du doigt l’infamie du gredin, il était, au surplus, trop tard.

C’était longtemps après la guerre. L’hôte de Caprera venait d’être élu député de Rome. Une sorte de réconciliation eut lieu entre le fils de Victor-Emmanuel et lui. Garibaldi assista à plusieurs réceptions, de la haute société officielle d’Italie.

À l’une de ces soirées, on parla de l’incident fameux de l’assemblée de Bordeaux et du désintéressement du patriote italien mal récompensé par les Français. Un de nos diplomates, présent à la conversation, releva l’accusation d’ingratitude prononcée contre notre pays et eut un mot très vif.

— Je rends justice, dit-il, à Garibaldi ; il est venu à nous en ami. Mais il faut en finir avec