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gine méchants ; pas du tout, ils sont les meilleures gens du monde, d’une bonté excessive dans les relations privées, sensibles à la moindre prévenance, à la moindre marque d’amitié.

Un de ces égarés de la politique écrivait des livraisons pour la Librairie Anti-Cléricale. Il avait joué un rôle sous la Commune, et ses opinions violentes avaient eu sans doute pour cause la misère : mais, d’une probité extrême, il ne fut pas de ceux à qui l’insurrection donna la fortune. Il est toujours demeuré pauvre.

À la rue des Écoles, il venait me voir souvent et me soumettait son manuscrit.

Certain jour, il avait, dans un de ses « romans historiques », mis en scène le prince Napoléon Bonaparte, quelque temps avant le coup d’état. Il représentait le président conspirant contre la République, tout en menant joyeuse vie.

Un passage de sa narration était, à peu près, ainsi conçu :

« … Et, ce soir-là, le prince-président, pour faire trêve aux soucis de la politique, s’en fut souper chez Céline Montaland. »

— Etes-vous bien sûr de ce que vous avancez ? demandai-je à l’auteur.