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gion Naturelle et compléta la prétendue œuvre du curé champenois.

J’avais amplifié le mensonge de Voltaire.

En vérité, je me demande comment personne, parmi les 30,000 lecteurs de l’édition de la rue des Écoles, n’a reconnu le subterfuge.

La presse républicaine, qui, elle, n’était pas dupe de cette supercherie cousue avec du fil blanc, prodigua à cette occasion mille louanges à la Librairie Anti-Cléricale et vanta l’utilité de la réimpression des « Œuvres de Jean Meslier. » Il est vrai de dire que notre maison de propagande était tenue en haute estime par les administrations de journaux démocrates ; elle payait bien ses réclames ; je pourrais citer telle agence de publicité qui, pour les insertions aimables des chers confrères, touchait alors à notre caisse irréligieuse des sommes variant entre quatre à six mille francs par mois.

Puisque, à propos de mes confessions, j’ai été amené à parler du pseudo-curé d’Étrépigny, je ne puis m’empêcher de raconter, pour terminer, la ridicule aventure arrivée à la Convention, au sujet de ce prêtre imaginaire.

Le 17 novembre 1793, un conventionnel, Anacharsis Clootz, ce pauvre fou qui prenait