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jourd’hui opportuniste, qui fut un des orateurs les plus applaudis de ce congrès parisien. Il avait amené sa femme avec lui : pendant qu’il débitait ses boniments à la tribune, elle raccolait dans la salle les délégués de province ; c’était tout ce qu’on peut imaginer de plus ignoble et de plus honteux.

Comme il est juste de laisser à chacun la responsabilité qui lui incombe, je me hâte de dire que ce triste couple n’appartenait pas aux groupes de la fédération connue plus tard sous le nom de Ligue Anti-Cléricale ; le mari appartenait à la société de la Foi Laïque.

Du reste, la Ligue Anti-Cléricale venait à peine de naître, alors ; elle était encore au berceau. Je consacrerai plus loin un chapitre entier à cette Ligue qui a joué un rôle important, principalement dans la libre-pensée française.

À partir de maintenant, je ne suivrai plus l’ordre chronologique. Le lecteur connaît le plan de la campagne entreprise contre Dieu, la religion et ses ministres ; il a vu comment je fus amené, pour ma part, à m’enrôler parmi les soldats de cette guerre insensée ; il sait par quel enchaînement de circonstances je devins un des porte-drapeaux de l’impiété.