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seurs sont maintenant des ecclésiastiques et des laïques habitant au dehors.

Et j’ai été un de ceux qui ont réclamé l’expulsion des ordres religieux, au nom de la liberté !… Quels remords pour tout le reste de ma vie !…

Ah ! j’ai bien prié, ce jour-là, dans la chapelle du collège, et, de tout mon cœur, j’ai remercié Dieu de m’avoir pardonné mes égarements et mes crimes.

Cette visite à Mongré a été pour moi une immense consolation.

Je n’oublierai jamais ceci :

Le Père Recteur, après avoir été mon guide à travers les corridors et les classes, me conduisit à une galerie où sont accrochés tous les anciens tableaux d’honneur, depuis la fondation de l’établissement. Là, bien que je me fusse rendu indigne de mes maîtres, mon nom figurait toujours aux tableaux des années 1864 et 1865 ; on ne l’avait jamais effacé.

Et comme, attendri, je manifestai mon étonnement :

— À Mongré, me dit le Père Recteur, nous n’avons jamais douté de votre retour à Dieu.

Le Père Samuel ajouta :