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Un des journaux, qui, dans cette circonstance, furent des plus durs pour moi, est l’Intransigeant. Or, le secrétaire de l’Intransigeant, M. Robert Charlie, avait lui-même commis le même quiproquo et publié, sans accident, une partie des mêmes poésies en les attribuant, lui aussi, à M. Auguste Roussel, de l’Univers.

Au surplus, l’affaire se termina à mon honneur. Devant la Cour de Cassation, il y eut désistement ; mon adversaire reconnut qu’à l’égard de son défunt ami j’avais été de la plus complète bonne foi ; la poursuite fut abandonnée, et la Librairie Anti-Cléricale fut autorisée, par le mandataire des héritiers Roussel (de Méry), à éditer de nouveau le recueil de vers qui avait fait l’objet du procès. Cette seconde édition a paru, avec toutes les explications nécessaires.

Eh bien, croyez-vous que les « bons confrères » de la presse républicaine, qui s’étaient fait une joie d’annoncer ma condamnation, publièrent ensuite une rectification quelconque ? croyez-vous qu’ils informèrent leurs lecteurs de l’issue de cette affaire ? Non, pas un ne rectifia, pas un ne souffla mot du désistement final.