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Mongré ; deux ou trois jours seulement avant, j’avais prié le Père Recteur d’avoir la bonté de me recevoir. J’arrivai donc un peu à l’improviste.

J’étais si heureux de revoir ce collège bien-aimé où s’étaient écoulés les meilleurs jours de mon enfance !

La première personne que je rencontrai fut le Père Samuel, ce même religieux qui m’avait préparé à la première communion. Il était, lui aussi, de passage à Villefranche ; il profitait d’un voyage pour s’arrêter quelques minutes à Mongré.

Avec quelle joie je sautai, comme un enfant, au cou du saint prêtre ! Pensez donc, comme Dieu était bon de me faire retrouver, au bout de vingt ans, le vénéré directeur de ma retraite de premier communiant !

Je demandai des nouvelles de tous les pères que j’avais connus ; les uns étaient morts, les autres dispersés dans des pays lointains.

Le collège n’avait plus sa physionomie si gaie d’autrefois. L’expulsion gouvernementale fut dirigée, on le sait, surtout contre les jésuites. Mongré n’avait pu conserver que quatre ou cinq Pères, pour la garde de l’immeuble et la direction des études ; les profes-