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d’ouverture d’une librairie. La Librairie Anti-Cléricale était créée.

On n’a pas oublié cette maison de la rue des Écoles, d’où sortaient chaque jour par milliers, pour se répandre en France et à l’étranger, volumes, opuscules, images, chansons, livraisons populaires, en un mot, tout ce qui était de nature à exciter la haine du peuple contre la religion et le clergé.

Le mal, qu’a accompli cette maison d’édition satanique, ne saurait se mesurer. Mais, devant Dieu, je le déclare, je suis seul responsable de tout ce mal.

Responsable je suis aussi de la plupart des sociétés de libre-pensée qui se sont fondées, de 1880 à 1885, en France et en Algérie. Mes publications irréligieuses n’étaient pour moi qu’un moyen d’action. Sitôt que, par le registre des abonnés de l’Anti-Clérical, je constatais, dans un canton, la présence de cinq ou six personnes zélées pour l’impiété, je m’efforçais de les mettre en relation les unes avec les autres et de les constituer en groupe militant. Chaque groupe s’employait dès lors à recruter des adhérents, et bientôt de nouvelles sociétés de libre-pensée se créaient par ce moyen.