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cents francs, qu’il employa à la construction d’un autel dédié à la Sainte Vierge dans l’église de sa ville natale, et il me fit volontairement remise du reste.

Je lui ai, en 1878, exprimé, en particulier, mes regrets au sujet de cette vilaine campagne, et je suis heureux de les lui renouveler publiquement ici.

Indépendamment des procès, mes journaux de jeunesse m’attirèrent d’autres affaires d’un autre ordre.

En 1872, j’eus un duel avec un de mes camarades de collège, Horace Martin, plus âgé que moi. Je ne connaissais pas les premiers éléments de l’escrime, ni lui non plus. Nous nous battîmes néanmoins comme des enragés. Le combat eut trois reprises, à l’épée. À la troisième reprise, j’eus le bras droit traversé de part en part ; mais ma vivacité sur le terrain était telle que les témoins ne s’aperçurent de ma blessure qu’au moment où à mon tour j’atteignais mon adversaire à la main gauche.

On arrêta le duel ; je perdais beaucoup de sang. Le médecin me pansa d’abord ; car une grosse veine du bras avait été touchée. Puis, ce fut le tour de mon adversaire, avec qui je me réconciliai.