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— Ne bougez pas ! ne bougez pas ! répétait-il. Vous ne pouvez vous douter de l’effrayante responsabilité que j’assume ici !

À force de l’entendre, on lui donnait une très grande importance, et on avait fini par croire, à la Préfecture, que l’on était en possession de toutes sortes d’engins destructeurs, tous plus terribles les uns que les autres.

Partout régnait un désordre dont il est impossible de se faire une idée.

La Commune de Paris nous avait envoyé trois délégués : Mégy, Amouroux et Landeck. Ils voulaient commander, et chacun, au surplus, avait les mêmes prétentions. On se traitait de temps en temps de traîtres, mutuellement ; on parlait beaucoup plus de se fusiller que de s’organiser.

Parfois, une consigne, que rien ne justifiait, était donnée tout à coup.

Ainsi, un jour, je ne sais qui intima aux factionnaires l’ordre de ne laisser sortir personne sans laisser-passer.

Le premier qui se présenta pour franchir la porte ignorait absolument la consigne. C’était un des orateurs habituels de l’Alhambra, nommé Pancin.

Le civique, de planton, l’arrête :