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qu’on se le figurait, avait joué une comédie et qu’un compère avait fait partir une arme chargée à blanc.

Quoi qu’il en soit, vraie ou fausse, cette tentative d’assassinat tourna à l’avantage du préfet n° 3.

Sur ces entrefaites, une catastrophe mit Esquiros en deuil. Son fils William, malade depuis quelques jours, vint à mourir. Accablé par la douleur, le président de la Ligue du Midi abandonna la Préfecture à son compétiteur et rentra dans la vie privée.

La Garde Civique et la Jeune Légion Urbaine furent dissoutes par décret. Quant à Cluseret, il n’eut que le temps de disparaître. Il avait été appelé par les organisateurs de la Ligue, et c’était lui que, depuis la débâcle, on accusait de tout le mal. Étranger à ces évènements, il était chargé des responsabilités de chacun. Je crois même que Gambetta donna l’ordre de l’arrêter et de le fusiller. Il fallait bien venger l’assassinat de ce pauvre Alphonse Gent.

Les révolutionnaires, ne pouvant plus déployer leur zèle en arrêtant quiconque leur déplaisait, se rattrapèrent au moyen des clubs.

Il y avait alors deux clubs très fréquentés : l’Alhambra et l’Eldorado. Le premier se