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piration, tant on craignait de lui sembler « dissipé », tant on redoutait d’attraper « un verbe à copier » ; car, c’est une justice à lui rendre, il n’était pas avare de pensums. Avec lui, il fallait être sage. Bref, c’était un Croquemitaine des mieux réussis ; mais, à présent que la période des terreurs enfantines est passée, je m’imagine volontiers qu’il n’était pas plus méchant qu’un autre et que le directeur l’avait sans doute choisi, à cause de sa tête impossible, pour les fonctions rigides de surveillant général.

Le directeur, l’abbé Ytier, était l’antithèse de M. Plane. Autant celui-ci nous épouvantait, autant on se sentait attiré vers l’excellent M. Ytier, toujours indulgent pour nous, toujours disposé à nous rendre l’école agréable. Il s’était réservé particulièrement l’enseignement religieux ; aussi, est-ce à lui que je dois la connaissance première des vérités chrétiennes.

En octobre 1863, mes parents m’envoyèrent au collège de Notre-Dame de Mongré, à Villefranche-sur-Saône, près de Lyon.

Mongré est un collège libre, appartenant à la Compagnie de Jésus.

La maison, admirablement construite, est