Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fice de tant de splendeurs ; elle veut voir aussi l’armée des ouvriers.

Quoique à contre-cœur, Salomon mande Hiram. Le Maître, après avoir rendu honneur à Balkis, se dirige vers l’entrée du Temple ; il s’adresse au portique extérieur, et, se faisant un piédestal d’un bloc de granit, il jette un regard assuré sur la foule convoquée qui se dirige vers le centre des travaux… À un signe d’Hiram, tous les visages se tournent vers lui… Le Maître alors lève le bras droit, et de sa main ouverte il trace une ligne horizontale, du milieu de laquelle il fait tomber une ligne perpendiculaire figurant deux angles droits en équerre, signe auquel les Syriens reconnaissent la lettre T.

À ce signe de ralliement, la fourmilière humaine s’agite, comme si une trombe de vent l’avait bouleversée. Puis les groupes se forment, se dessinent en lignes régulières et harmonieuses ; les légions se disposent, et ces milliers d’ouvriers, conduits et dirigés par des chefs inconnus, se partagent en trois corps principaux, subdivisés chacun en trois cohortes distinctes, épaisses et profondes, où marchent :

1o Les Maîtres,
2o Les Compagnons,
3o Les Apprentis.

Au centre sont les travailleurs de la pierre ; à droite, ceux qui travaillent le bois ; à gauche, ceux qui s’adonnent à l’industrie des métaux.

Ils sont là par centaines de milliers. La terre tremble sous leurs pas ; ils s’approchent, semblables aux hautes vagues de la mer prêtes à envahir le rivage. Point de cris, point de clameurs ; on n’entend que le roulement sourd et cadencé de leur marche, pareil au grondement d’un tonnerre lointain, précurseur de l’ouragan et de la tempête… Qu’un souffle de colère vienne à passer sur