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Le 2e Surveillant. — Très Respectable, les mains du Compagnon me paraissent pures, et je vous envoie son tablier où je n’ai aperçu aucune tache.

Le Très Respectable, tout en examinant le tablier. — Cependant, comment a-t-il osé espérer être introduit parmi nous ?… Il faut toujours en revenir là, Vénérables Frères… Sans doute, ce Compagnon, jusqu’à présent, a convenablement répondu ; mais qui nous dit que nous pouvons nous fier à la sincérité de ses paroles ?… Interrogeons-le encore… Descendez en vous-même, Compagnon, voyez bien si vous vous sentez exempt de tout reproche… (Brusquement :) Et d’abord, pour entrer, avez-vous donné le mot de passe ?

Le récipiendaire, croyant qu’il s’agit du mot de passe qu’il connaît et qu’on lui a demandé à l’entrée, répond affirmativement.

Le Très Respectable. — Quoi ! vous avez donné le mot de passe !… Mais alors vous êtes un des traîtres que nous recherchons ?… Ah ! mes Vénérables Frères, avez-vous entendu l’aveu qui vient de lui échapper ?… Le mot de passe ! comment peut-il le connaître ?… Ce ne peut être qu’à la suite de son crime… Très Vénérable Frère Premier Surveillant, saisissez ce Compagnon et examinez-le avec le soin le plus scrupuleux.

Le 1er  Surveillant bondit sur le récipiendaire, passe un examen attentif et détaillé de ses vêtements, et lui visite la main droite.

Le 1er  Surveillant, tenant la main droite du récipiendaire. — Ô ciel ! qu’ai-je vu ?… (Saisissant au collet le postulant, et d’une voix menaçante :) Parle, malheureux ! Comment donneras-tu le mot de passe des Maîtres ? qui a pu te le communiquer ?

Le récipiendaire, apprenant ainsi que c’est du mot de passe des Maîtres qu’il s’agit, s’explique. Le 1er  Surveillant le lâche et reprend place à son siège.