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bation, quel désarroi, des actes semblables, au fort du combat, peuvent jeter dans une armée ; ils peuvent décider du sort de la bataille. Si de tels faits s’étaient reproduits à l’Alma, à Inkermann, à Magenta, à Solférino, au glorieux assaut du fort de Malakoff, qui sait quelle aurait été l’issue de ces batailles et de cet assaut ?

Les lois de la guerre, pas plus que la saine morale, ne permettent de prendre la défense d’un ennemi contre ses propres gens ; elles ne permettent pas de dégager, au milieu d’une furieuse charge de cavalerie, un ennemi entouré, au risque de passer pour traître ; elles ne permettent pas d’engager le combat contre ceux de son propre parti, pour être fidèle au serment maçonnique !

Cependant, les Annales Maçonniques, qui rapportent ces trahisons infâmes, les donnent comme des exemples à imiter. « De telles actions, disent-elles, sont des traits qui honorent la Maçonnerie » (page 49) ; et elles ajoutent : « Les Frères qui ont agi de la sorte n’ont rempli que leur devoir, en obéissant avant tout à leurs serments de Maçons ; ils ont noblement mis en pratique la morale de l’Ordre. » (Page 56.)

On pourrait multiplier les citations de ce genre, en puisant dans les livres et les journaux secrets de la secte.

Ces gens-là ne rougissent pas de leurs crimes anti-patriotiques ; ils s’en flattent.

Voici en quels termes le F∴ Marinier raconte, à sa louange, une trahison dont il fut l’auteur, en temps de guerre, contre son pays, la France :

« Lorsque le premier corps d’armée passa le Tage, près d’Almarez, sous le commandement du maréchal de Bellune (il s’agit de la dernière guerre qui a eu lieu entre la France et l’Espagne), je commandais une compagnie de voltigeurs du 24e régiment de ligne qui