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gauche, n’a plus qu’à trancher d’un coup net l’artère carotide de gauche que la victime a tendue.

Voilà ce qui se pratique quand la Maçonnerie attente aux jours d’un homme éminent dont la mort pourra être considérée comme un assassinat politique, sans que la secte puisse être spécialement soupçonnée.

Encore, pour ces cas-là, faut-il des sectaires aveuglément dévoués, risquant leur peau en commettant le meurtre. Mais, dans les crises politiques, alors qu’on ne compte plus les hommes qui succombent dans la lutte et qu’on ne saurait distinguer le coup de baïonnette du combattant des barricades d’avec le coup de poignard du sicaire des Aréopages, qui pourra jamais établir la part des responsabilités diverses ? qui pourra jamais dire combien sont morts dans les hasards de la lutte et combien ont été frappés traîtreusement par les assassins des sociétés secrètes ?

À quel homme sérieux fera-t-on croire que c’est uniquement pour passer le temps que les Kadosch s’exercent à frapper de telle ou telle façon des mannequins, et que c’est une distraction aussi inoffensive que celles des habitués d’un cercle se perfectionnant dans l’art des carambolages ?

À Londres, il existe des cours spéciaux à l’usage des pickpockets, comme à Paris on enseigne la danse et le maintien. Un mannequin est suspendu au plafond par une corde ; ce mannequin est chargé de grelots ; et l’apprenti pickpocket doit, à force d’adresse, arriver à prendre, dans les poches du mannequin, sans faire tinter un seul grelot, sa montre, son porte-feuille, sa bourse et son foulard. Quelqu’un dira-t-il que les mauvais garnements, qui passent leurs soirées à se faire la main en barbottant les poches de ce bonhomme suspendu, n’ont d’autre but qu’un jeu agréable et innocent ?