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qui se sont scindées en deux camps, l’un dénonçant l’autre, avec une cruauté et une perfidie sans exemple.

À ce moment, une nuance du parti républicain venait d’arriver au gouvernement et voulait s’y maintenir coûte que coûte ; c’était la faction des Ernest Picard et des Jules Favre, faction essentiellement maçonnique. Le parti communaliste, dans lequel il y avait quelques coupables et beaucoup d’égarés, tint en échec la faction gouvernante. La vengeance fut atroce. Tandis que les vrais conservateurs combattaient pour le rétablissement de l’ordre, les portefeuillistes républicains luttaient pour la seule conservation de leur portefeuille.

Voici donc ce qui se passa au sein de la Maçonnerie, après l’entrée des troupes de Versailles dans Paris :

Ici, les révélations que j’ai à faire sont trop graves, pour que je demeure sur le terrain des généralités ; il est nécessaire que je précise ; il est de mon devoir de citer, sinon des noms de personnes, du moins des noms de Loges.

La Parfaite Égalité, de Paris, — pour en nommer une, — avait alors un comité composé de ces républicains qu’on appelle aujourd’hui opportunistes. On y attirait, sous prétexte d’initiation maçonnique, des malheureux que l’on soupçonnait d’avoir pris les armes pour la municipalité insurrectionnelle de la Capitale ; on affichait des sentiments communalistes, on prônait les droits de Paris et de son gouvernement vaincu, on faisait l’éloge des martyrs des barricades ; et là, on poussait les candidats à l’affiliation à se glorifier, sous le bandeau des épreuves, des actes de résistance qu’ils avaient accomplis. Bon nombre de pauvres diables se laissaient prendre au piège ; se croyant dans une société d’amis, de Frères, ils expliquaient, sans défiance, la participation qu’ils avaient prise à la Commune, ils