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Savez-vous ce que font, dans ce cas, le Grand-Orient et le Suprême Conseil ?

Ils impriment en toutes lettres les noms de ces malheureux, dans le bulletin mensuel qui est envoyé à tous les officiers des Loges ; en tête de cette liste figure une note demandant aux officiers de s’informer si ces Frères en état de détresse effectuent des démarches auprès des autres Maçons, et de signaler à l’autorité centrale toute tentative de leur part afin que des mesures puissent être immédiatement prises contre eux. L’espionnage s’organise aussitôt ; et, si l’un des pauvres diables signalés a réussi à toucher le cœur de quelques-uns de ses Frères, on le met en accusation comme « ayant exploité l’Ordre et avili son caractère de Maçon » ; et il est radié, exclu, chassé honteusement et sans pitié.

Et le plus ignoble, c’est que non seulement on expulse l’infortuné, mais encore on l’éclabousse des plus perfides calomnies ; on le représente comme un faux malheureux ; la plainte déposée contre lui, plainte rédigée par les Rose-Croix sur l’ordre des Kadosch, mais dont les signataires doivent demeurer et demeurent inconnus, le couvre de boue, le déshonore, afin que son expulsion dans ces circonstances ne fasse pas ouvrir les yeux aux simples Maîtres, Compagnons et Apprentis, afin que le Tronc de la Veuve puisse circuler de plus belle sans éveiller les soupçons.

Si dans les conférences des Loges les orateurs ont la bouche pleine du mot Bienfaisance, il n’en est plus de même dans les conférences des Chapitres ; ici, on commence à laisser entrevoir aux initiés le double sens des mots, tandis que, là-bas, on se moque sans vergogne des Frères à modeste cordon bleu.

Voici en quels termes le F∴ Ragon, 33e, le fameux « auteur sacré » de la secte, traitait la question de la