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des emblèmes de la Franc-Maçonnerie. De tout temps la Reine des fleurs, elle fut le parfum des dieux, la parure des grâces, les délices de Cythérée, l’ornement de la terre. Elle est le symbole des sentiments les plus divers, des choses les plus opposées : la piété en décore les temples, l’amour et la gaieté en font des couronnes ; la douleur l’effeuille sur les tombeaux ; la pudeur et la charité la reçoivent comme le prix le plus glorieux ; enfin, les anciens l’appelaient la splendeur des plantes. Aussi, dans tous les siècles et dans tous les pays, a-t-on, à l’envi, célébré cette fleur, dont la seule présence rappelle à notre esprit les idées les plus flatteuses, les comparaisons les plus riantes et les plus secrets symboles de la beauté. La Rose est par excellence l’emblème de la femme, et, comme la Croix ou le triple phallus symbolise la virilité ou le soleil dans toute sa force, l’assemblage de ces deux emblèmes offre un sens de plus et exprime la réunion des deux sexes, symbole de la régénération universelle… En ce qui concerne le titre de ce grade, les Maçons considèrent enfin la Croix, dont les branches désignent les quatre points cardinaux, comme un emblème de l’immortalité humaine et de la sainteté de leur union, et la Rose, comme l’image de la discrétion et le symbole du silence, car l’on dit qu’on est sub rosâ (sous la rose) lorsqu’on n’a rien à craindre des indiscrets. Or, une Rose sur une Croix est donc la manière la plus simple d’écrire en hiéroglyphes : « Secret de l’Immortalité », connaissance dernière et la plus secrète des anciens mystères.

D. Qu’a-t-on fait après vous avoir donné les moyens de vous faire reconnaître ? — R. Le Très Sage m’a consacré Chevalier Rose-Croix ; il m’a décoré du cordon et du bijou du grade ; et, après m’avoir fait reconnaître par tous les Chevaliers présents, il m’a fait prendre place au Chapitre.

D. Quelle est l’heure du Parfait Maçon ? — R. C’est l’heure où la parole a été recouvrée, où la pierre cubique s’est changée en Rose mystique, où l’Étoile Flamboyante a reparu dans toute sa splendeur, où nos outils ont repris leur forme, où la lumière a été rendue à nos yeux dans tout son éclat, où les ténèbres se sont dissipées et où la Nouvelle Loi Maçonnique doit régner désormais.

Conclusion : Suivons donc cette Loi, puisqu’elle est la suite de tant de merveilles, et demeurons-lui fidèles toujours.