Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

noms, que j’ai répétés, restent pour toujours gravés dans mon cœur.

D. Quels sont ces noms ? — R, Foi, Espérance, Charité.

D. Qu’est-ce que la Foi ? — R. C’est la croyance à l’existence d’une chose démontrée ou reconnue par les sens, par l’intelligence et par la raison. Par le sentiment et le jugement, l’homme fortifie sa croyance, sa Foi, parce qu’ils l’aident à discerner le juste de l’injuste, le vrai du faux, le bien du mal. Croire une chose qu’on ne comprend pas ou « parce qu’elle est absurde, » comme a fait saint Augustin, c’est indigne d’un être pensant, c’est renoncer à son libre arbitre, c’est méconnaître la légitimité des sens, c’est nier les vérités de la science. Celui qui possède en lui la Foi telle qu’elle doit être a le pouvoir de vaincre le Mal ; il pourra exécuter tout ce qu’il concevra, parce qu’il ne désirera faire que ce qui est juste et utile à son bien-être et à celui de ses Frères. Celui qui croit aveuglément est un fanatique dangereux, enfant du Chaos, c’est-à-dire de la nuit, tandis que les Maçons sont les fils de la Lumière ; c’est un ignorant qui, au lieu de savoir, croit, qui, au lieu de penser, imagine, et dont les rêves enfantent l’erreur, un des fléaux de l’humanité.

D. Qu’est-ce que l’Espérance ? — R. C’est l’aspiration de l’âme humaine vers l’infini ; c’est une disposition à se persuader que ce qu’on désire arrivera ; c’est l’attente d’un bien qu’on désire et qui paraît devoir arriver. La mythologie et la religion ont, à tort, fait de l’Espérance, l’une une divinité, l’autre une vertu ; selon la nature et la Franc-Maçonnerie, elle est simplement un état de l’âme, un sentiment. À l’Espérance, enfin, est opposé un autre sentiment, celui de la crainte ; et ces deux sentiments opposés sont les plus puissants leviers dont les prêtres se servent pour s’assurer la domination des corps et des âmes.

D. Qu’est-ce que la Charité ? — R. La Charité est l’amour sacré de l’humanité, la première des Vertus et l’une des principales bases de la loi maçonnique. Elle ne fut jamais le monopole d’aucune secte religieuse, parce qu’elle est, dans le cœur de l’homme, un sentiment inné qui ne dépend ni des temps ni des lieux. Son but est le bonheur du genre humain. Son rôle est de consoler, de pacifier, d’unir les hommes, d’introduire la justice dans leurs relations et dans leurs lois. Dans tous les temps, elle a animé les âmes