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ce jour, en prévision d’un tel forfait, me soumettre aux peines suivantes : que mon corps subisse tous les supplices ; qu’on m’ouvre les veines des tempes et de la gorge ; qu’exposé nu sur une grande hauteur je sois torturé par la rigueur des vents, l’ardeur du soleil et l’humidité de la nuit ; que mon sang coule lentement de mes veines, jusqu’à l’extinction de l’esprit qui anime la substance, la matière corporelle ; et, pour augmenter encore les souffrances de mon corps et de mon esprit, que je sois forcé de prendre chaque jour une nourriture proportionnée et suffisante pour prolonger et conserver une faim dévorante et cruelle, rien ne pouvant être trop rigoureux pour un parjure. Que les lois de la Maçonnerie soient mes guides, et que le Grand Architecte de l’Univers me soit en aide ! Ainsi soit-il. »

Le président de la Loge. — Eh bien, mon Frère, rien ne vous arrête-t-il ? Êtes-vous dans la résolution de prononcer de cœur comme de bouche ce serment, à haute voix, devant cette auguste assemblée, avec toute la liberté de la vue, du cœur et de l’esprit qui vous est accordée ?

« Si par hasard le récipiendaire refuse, dit le Rituel du grade, les deux Surveillants lui mettront la pointe de l’épée sur le dos ; puis, aussitôt, ils lui feront faire 27 tours sur lui-même avec rapidité et 18 fois le tour de la Loge ; et, après lui avoir fait essuyer les cérémonies de la pompe (c’est-à-dire après l’avoir inondé d’eau glacée en le mettant de force sous un robinet), ils le chasseront comme un cœur faible. »

Si au contraire il accepte, le président ne tarit pas en félicitations. On le fait avancer près d’un baquet, nommé la « mer d’airain », et là on lui seringue quelques gouttes d’eau sur le côté gauche mis à nu, en lui disant : « Soyez purifié ! »