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Salomon. — Quelles sont ces nouvelles ?

Le récipiendaire. — Une caverne, un buisson ardent, une romaine jaillissante, un chien pour guide, m’ont indiqué le lieu de la retraite du principal des assassins.

Salomon. — Qui nous garantira que tu ne mens point ?

Le récipiendaire. — Mes mains trempées dans le sang de trois animaux, le lion, le tigre et l’ours qu’il avait apprivoisés pour garder l’entrée de sa caverne, et que j’ai détruits pour y parvenir.

Salomon. — Que viens-tu demander ?

Le récipiendaire. — Je ne demande rien ; je viens prendre les ordres du Roi et savoir s’il veut que je lui livre Abibala mort ou vif.

(Il faut que le lecteur sache que, lors de la réception de Maître Parfait, on a appris à l’initié que Jubelas, Jubelos et Jubelum étaient des noms d’emprunt des trois Compagnons assassins ; de leurs vrais noms, ils s’appelaient, dit-on alors, Sterkin, Oterfut et Abibala.)

Salomon. — Quelle preuve nous donnes-tu de ta foi ?

Le récipiendaire. — Les promesses les plus sacrées seront les garants de mon innocence, et les supplices les plus horribles, que je consens à subir, si je suis reconnu criminel.

Salomon. — Frère Intime, puisque ce Frère commence à calmer nos soupçons, faites-le avancer par neuf pas, trois d’Apprenti, trois de Compagnon et trois de Maître, jusqu’à notre trône, pour y venir prêter sa première obligation entre nos mains.

L’Intime fait avancer le récipiendaire, ainsi qu’il est ordonné, jusqu’à l’Orient, dont il lui fait ensuite gravir les degrés. Là, le récipiendaire met le genou droit en terre, la main droite sur la Bible et la gauche sur le compas et le maillet. Salomon lui pose son poignard sur le front, et le Frère Intime une épée nue