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aux interrogations que votre sagesse vous inspirera. (Il se rassied.)

Salomon, levant son sceptre. — Mes Très Respectables Frères, vous avez entendu les motifs du Très Puissant Roi de Tyr et les précautions que sa prudence lui suggère. Êtes-vous d’avis qu’on suive son sentiment ?

Tous les assistants donnent le signe d’assentiment accoutumé.

Salomon. — Frère Intime, vous connaissez la décision que le Conseil vient de prendre. Allez trouver le téméraire, inspirez-lui de la terreur, et amenez-le au pied de notre trône dans l’état qui a été dit.

Le Frère Intime sort pour aller chercher le candidat.

Voici comment l’on procède à la réception du postulant, qui se trouve dans la Chambre des Préparations :

L’Intime, en arrivant, se saisit de son épée (c’est son épée de Maître), et, après la lui avoir arrachée, l’envoie au Conseil par un Frère qu’il a eu soin d’emmener avec lui. Ce Frère, en la présentant au Très Sage, dit : « Le Maître que nous soupçonnons est désarmé ». L’Intime, alors, passe au récipiendaire par-dessus le cou un cordon ou grand ruban rouge, avec lequel il lui attache encore les mains et dont il lui entoure, en outre, le corps. Ensuite, il lui fait ôter tout à fait ses souliers ; il lui met un bandeau fort épais sur les yeux, une paire de gants ensanglantés dans les mains ; il lui retourne son tablier à l’envers, et finalement, il le coiffe d’un chapeau aplati et cabossé. Lorsque le récipiendaire est dans cet état, l’Intime lui dit : « Sondez votre cœur, mon Frère ; on vous soupçonne d’un grand crime, digne d’un châtiment capable d’épouvanter le cœur le plus féroce. Vous pouvez, cependant, espérer de l’indulgence, si la sincérité guide vos paroles. Si vous êtes innocent, suivez-moi avec confiance. » Après