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À ce montent, le récipiendaire, à qui on a laissé un Frère comme préparateur, frappe neuf coups espacés selon la batterie de Maître. Le Frère, qui a été placé en sentinelle auprès de la porte, frappe à son tour un coup violent.

Salomon. — Frère Intime, voyez ce qui occasionne ce bruit ; mes ordres auraient-ils été mal exécutés ?

Le Frère sort et rentre tout aussitôt d’un air surpris.

L’Intime. — Très Sage, le Conseil est trahi !

Tous les assistants, se levant et tirant leurs poignards. — Nekam ! Nekar !

Salomon, étendant son sceptre. — Respectables Frères, que votre indignation cède un instant à la nécessité d’entendre le Frère Intime en son rapport… Dites-nous, Frère Intime, qui a causé cette rumeur et qui a eu l’audace de troubler notre auguste Conseil.

L’Intime. — Très Sage, je viens de voir, avec surprise, qu’un Frère s’est glissé clandestinement dans la salle qui précède cet appartement. Il est à craindre qu’il ait entendu les secrets du Conseil. Je dirai même, en tremblant, qu’il est à présumer qu’il est souillé de quelque grand crime ; car ses mains sont teintes de sang, le glaive tranchant qu’il tient dépose contre lui, et tout excite mes soupçons.

Salomon, saisissant son poignard. — Puisqu’il en est ainsi, qu’il soit sacrifié aux mânes du Respectable Maître Hiram !

Le Roi de Tyr, se levant. — Mon royal Frère, écoutez votre sagesse ordinaire, et ne précipitons rien. Si j’en crois mes soupçons et mon cœur, cet homme est le meurtrier que nous cherchons, ou du moins, pourra-t-il nous en donner quelques nouvelles. Mon avis serait qu’il fût désarmé et introduit, le corps, les mains et le cou liés, afin que, dans cet état, il répondit