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le nombre sept est le nombre mystérieux des Maîtres. J'ajoute les mots « et plus » pour indiquer que celui qui possède la Maîtrise connaît non seulement les mystères de ce grade, mais encore tous ceux qu’on peut en faire dériver.

D. Sur quelle base l’autorité du Grand-Orient de France est-elle établie ? — R. Sur un mode entièrement conforme à ses principes et à son idéal. Au Grand-Orient de France, la souveraineté réside dans l’universalité des Maçons, qui, groupés librement, composent les Ateliers ou Loges… Les Loges sont des corps autonomes, administrant leurs finances et leurs affaires intérieures, en toute liberté et sans contrôle. Elles forment ainsi des groupes indépendants, bien que liés entre eux par un lien fédéral puissant, que représente une Assemblée Générale, composée des présidents de toutes les Loges, ou à leur défaut de délégués spéciaux… C’est cette Assemblée, réunie annuellement en session et investie du pouvoir législatif, qui fixe la loi qui nous régit et qui règle les intérêts communs de l’institution. En son absence, une commission, désignée par le nom de Conseil de l’Ordre, composée de trente-trois membres, élus par l’Assemblée Générale et renouvelables tous les ans par tiers, administre les affaires courantes. C’est une commission exécutive dont les attributions sont très restreintes et nettement définies.

D. Toutes les puissances maçonniques sont-elles organisées de la même manière ? — R. Non. Le but de la maçonnerie est toujours et partout le même ; mais son organisation varie selon les temps, selon les lieux et suivant les règles établies par les différents rites.

D. Quels sont les principaux rites pratiqués par la Franc-Maçonnerie ? — R. Le Rite Anglais dit Rite d’York que professent la Grande Loge d’Angleterre et les Grandes Loges des États-Unis d’Amérique, c’est-à-dire les trois quarts des Maçons du globe ; le Rite Français que pratiquent le Grand-Orient de France, et, avec quelques modifications, les Loges de Belgique et de Hollande[1] ; le Rite Écossais Ancien Accepté ; le Rite de Zinnendorf.

  1. Le Catéchisme du Grand-Orient de France commet ici une erreur : le rite suivi par la presque unanimité des Loges belges et hollandaises se rapproche beaucoup plus du Rite Écossais que du Rite Français. (Voir à notre premier volume, chapitre IV, page 301.)