prolongé les traverses des poutres pour les exposer à la flamme ; le Compagnon mineur a pris dans le lac empoisonné de Gomorrhe des laves sulfureuses qu’il a traîtreusement mêlées à la fonte… Un jeune ouvrier, nommé Benoni, qui a pour Hiram l’amour dévoué d’un enfant pour son père, a surpris ce complot infâme, et il va le révéler à Salomon pour qu’il arrête la coulée de la Mer d’airain. Mais Salomon, heureux de voir Hiram humilié devant la Reine, veut que rien ne soit interrompu.
L’heure solennelle a sonné. Les obstacles qui retenaient l’airain liquide sont écartés et des torrents de
d’un lion en bas-relief, dans l’autre celle d’un taureau, dans le
troisième celle d’un aigle. Les colonnes étaient ouvragées de
même manière. Tout cet ouvrage ainsi assemblé était porté sur
quatre roues de même métal ; elles avaient une coudée et demie
de diamètre depuis le centre du moyeu jusqu’à l’extrémité des
rais ; les jantes de ces roues s’appliquaient admirablement bien
aux côtes de cette base, et les rais y étaient emboîtés avec la
meme justesse.
« Les quatre coins de cette base, qui devaient soutenir un
vaisseau ovale, étaient remplis par le haut de quatre bras de
plein relief qui en sortaient, les mains étendues, sur chacune
desquelles il y avait une console où devait etre emboîté le vaisseau qu’il portait tout entier sur ces mains, et les panneaux ou
côtés sur lesquels étaient ces bas-reliefs de lion et d’aigle étaient
tellement ajustés à ces pièces qui remplissaient les coins qu’il
semblait que tout cet ouvrage ne fût que d’une seule pièce. Voilà
comme ces dix bases étaient construites.
« Il mit dessus dix vaisseaux ou lavoirs ronds et de fonte
comme le reste. Chacun contenait quarante congés ; car ils
avaient quatre coudées de hauteur, et leur plus grand diamètre
avait aussi quatre coudées. Ces dix lavoirs furent mis sur ces
dix bases qu’on appelle Mechonoth. Cinq furent placés au côté
gauche du Temple qui regardait le Septentrion, et cinq au côté
droit qui regardait le Midi.
« On mit en ce même lieu ce grand vaisseau nommé la Mer
d’airain, destiné pour servir à laver les mains et les pieds des
sacrificateurs, lorsqu’ils entraient dans le Temple pour y faire
des sacrifices, et les cuves étaient pour laver les entrailles et les
pieds des bêtes qu’on offrait en holocauste. »