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2e paragraphe de l’art. 14 dit expressément : « Si le Comité Spécial d’instruction, à la majorité des voix, reconnaît que la plainte n’est point fondée, elle est annulée. » Elle est annulée, ni plus ni moins, c’est clair et net.

Mais comme la Constitution maçonnique a été créée et mise au monde pour être violée par les Vénérables chaque fois que le Grand-Orient l’ordonne, l’extraordinaire F∴ Lemaire prit la parole et dit :

« — À mon sens, le Comité a mal conclu dans cette affaire. En admettant même que le F∴ Léo Taxil ait produit devant le Comité les lettres autographes de Victor Hugo et Louis Blanc, sa culpabilité n’est point diminuée, au contraire ; car, au lieu de déposer ces pièces à nos archives[1], comme il aurait dû le faire, il s’est contenté de les montrer, témoignant ainsi à la Maçonnerie une injuste défiance. Bien plus, sitôt qu’il a eu retrouvé ces lettres, il en a publié dans son journal la reproduction autographiée, en l’accompagnant d’outrages à l’adresse des illustres Victor Hugo et Louis Blanc, qui sont, sachez-le bien, mes Frères, les deux plus grands saints de la démocratie du dix-neuvième siècle ! »

Et, à l’appui de son dire, le F∴ Lemaire montra à l’assistance un numéro de journal reproduisant les fac-simile des deux fameuses lettres. Quant à mes prétendus outrages, ils consistaient dans la constatation de l’absence de mémoire dont avaient fait preuve Victor Hugo et Louis Blanc en oubliant au bout de trois mois la lettre que chacun d’eux avait écrite au Midi Républicain ; l’expression la plus irrespectueuse adressée, dans l’article, à ces éminents personnages, était la qualification de « vénérables débris d’un glorieux passé » ; on

  1. On avouera qu’il aurait fallu être d’une rare bêtise pour consigner ces documents entre les mains du Frère Lemaire et de ses pareils.