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« — Est-ce que je le sais ?… Vous êtes indépendant, vous avez constamment protesté contre les cérémonies de notre rituel, vous avez ri en pleine loge des convocations qui se font toujours au nom du Grand Architecte de l’Univers, vous avez dit que les réunions maçonniques devraient être publiques comme celles des sociétés de libre-pensée, vous n’avez jamais manqué de ridiculiser les épreuves de l’initiation…

« — Évidemment, je trouve cela stupide ; mais c’est un sentiment personnel que j’ai exprimé au sein de nos réunions. Je n’ai pas discrédite la Maçonnerie en exposant mon idée dans mon journal…

« — Que voulez-vous ? ils sont persuadés que vous êtes contre l’institution elle-même…

« — Je crois seulement qu’elle a besoin de sérieuses reformes.

« — Ils pensent que vous vous repentez de vous être fait affilier.

« — Pour cela, oui !

« — Vous n’êtes pas le seul… Mais, alors, vous auriez dû ne jamais rien dire en loge ni ailleurs dès que vous vous êtes aperçu que la Maçonnerie n’était pas ce que vous aviez cru ; vous auriez dû garder votre sentiment secret, passer inaperçu, ne pas vous retirer brusquement, ce qui eût attiré des soupçons et vous eût valu les mêmes haines que celles qui vous poursuivent, mais venir seulement de temps en temps aux réunions, paraître négligent, jouer l’indifférence, puis, un beau jour, au bout de deux ou trois ans, vous laisser rayer pour défaut de cotisation… Voilà, mon cher ami, le seul moyen de sortir de la Maçonnerie, sans qu’il en résulte des persécutions… Au contraire, avec l’attitude d’indépendance que vous avez prise, vous n’aurez qu’ennuis, tracasseries et injustices ; vous passerez votre vie à être mis en accusation, et finale-