Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/400

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

linge sec la partie du corps indiquée et y poser très prestement un glaçon. Mais, dans les Loges, les manières les plus usitées sont celles-ci : on applique à l’endroit désigné par le Profane, soit le côté chaud d’une bougie qu’on vient d’éteindre, soit le pied d’un petit verre à liqueur qu’on a légèrement réchauffé en y brûlant du papier.

Enfin, on passe à un autre exercice ; mais cette fois, si le motif invoqué pour l’épreuve est un effronté mensonge, par contre, comme il s’agit de faire donner de l’argent au récipiendaire, on le lui extirpe très réellement.

Le Vénérable. — Monsieur, voici le moment de mettre en pratique le second des devoirs d’un Franc-Maçon. La veuve d’un de nos Frères, ayant appris votre réception de ce jour, réclame, depuis ce matin même, votre assistance pour elle et ses orphelins plongés dans la plus affreuse misère. Je vais députer vers vous celui des membres de cette Loge qui est chargé de la distribution des secours, et vous lui direz, à voix basse, ce que vous destinez au soulagement de cette famille infortunée. Je dis « à voix basse », Monsieur, parce que les actes de bienfaisance d’un Franc-Maçon ne doivent jamais être des actes d’ostentation ni de vanité ; ces actes doivent être pour lui l’accomplissement d’un devoir et rester ensevelis dans le secret. Consultez vos moyens en même temps que votre cœur, afin de ne pas dépasser ce que vos ressources vous permettent d’offrir à cette malheureuse veuve et à ses enfants qui se recommandent à vous. Nous ne demandons ici que le juste tribut de votre charité fraternelle envers vos semblables.

Si le récipiendaire, dit le Rituel du Grand-Orient de France, hésite à prendre une détermination franche et précise, le Vénérable doit insister, mais avec les ménagements que voici :

Le Vénérable. — Cette charité, qui vous est deman-