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tions sur sa famille, son commerce ou son travail, les villes qu’il a pu habiter précédemment, etc. Encore, ces deux premiers commissaires dont le candidat-Macon reçoit la visite ne sont pas trop indiscrets, ou, s’ils le sont, c’est avec une telle maladresse que l’on a plutôt envie de rire que de se fâcher. Les commissaires qui viennent à domicile chez le postulant sont choisis, en général, parmi les Maçons bons-enfants de la Loge, afin que la recrue ne soit pas effarouchée.

L’enquêteur habile, c’est le troisième ; celui-ci ne vient pas chez vous.

Vous recevez une lettre, conçue à peu près en ces termes :


Monsieur,

Vous seriez bien aimable si vous aviez la bonté de passer chez moi tel jour à telle heure. J’ai à vous faire une communication sur une affaire très urgente qui vous intéresse au plus haut point.

Si par hasard l’heure et le jour que je prends la liberté de vous indiquer n’étaient pas à votre convenance, soyez assez bon pour me le faire savoir de suite, et, dans ce cas, veuillez choisir entre les jours que voici (suit une nouvelle indication de deux ou trois jours, avec les heures auxquelles votre correspondant inconnu sera disponible).


La lettre se termine par une formule de politesse, non point banale, mais témoignant au contraire que le signataire professe pour vous une très haute estime, une considération extraordinairement distinguée, un vif désir de vous être utile et agréable, un dévouement capable de tous les sacrifices, une sympathie de la profondeur de plusieurs puits artésiens.

Notons que ladite épître est sur du papier portant un en-tête, soit d’un cabinet de docteur ou d’avocat, soit d’une importante maison de commerce, soit d’un bureau de rédacteur en chef d’un journal répandu,