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« — Tout anti-clérical militant est franc-maçon, m’assurait-on à titre de réplique. D’autre part, la Maçonnerie rejette avec soin hors de ses Loges quiconque est noté d’infamie. Or, vous êtes anti-clérical, mais non franc-maçon. Donc, si vous persistez à ne pas vous faire affilier, vous finirez par devenir suspect. Il n’y a pas à sortir de là. »

C’était, en quelque sorte, une pression au chantage politique.

Pour vaincre définitivement mes répugnances, on m’assure qu’en entrant dans la Confrérie Trois-Points je n’abdiquerai pas une parcelle de cette indépendance dont je me montrais si jaloux et que toute l’obligation consistait à garder le secret sur les mots de passe et signes particuliers usités entre Maçons pour se reconnaître.

Quelques mois se passèrent encore sans que je prisse une décision. Enfin, un beau jour, je me fis présenter par un Rose-Croix qui était depuis longtemps abonné à mon journal et qui m’avait apporté souvent de ces comptes-rendus imprimés de conférences anti-cléricales faites à l’intérieur des Loges.

Mais laissons, pour le moment, l’histoire particulière de mon initiation, et voyons comment en général les choses se passent.

J’ai vu attirer dans les Loges de bons nigauds qui avaient encore quelques sentiments religieux et à qui on disait, pour les amener à composition, que la Franc-Maçonnerie, loin d’être hostile au catholicisme, avait des principes absolument identiques à ceux de la foi chrétienne, et que même une grande partie de l’organisation actuelle était due aux révérends pères de la Compagnie de Jésus.

Ne croyez pas que je plaisante. Je me rappelle avoir même soutenu une discussion à ce sujet. C’était un