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chait à mes œuvres, je fus l’objet de sollicitations, d’abord déguisées, puis plus nettes.

Je recevais des invitations à des banquets maçonniques ; des Vénérables me cassaient leur encensoir sur le nez en m’écrivant pour me donner du Très Cher et Très Illustre Frère (voir au chap. 1er ) ; des Loges me votaient des adresses dithyrambiques et s’abonnaient à mon journal. Je remerciai en style profane, mais je ne m’affiliai pas, tant mon indépendance m’était chère.

Alors, des Maçons se mirent en rapports directs avec moi, vinrent me voir, me louèrent la Franc-Maçonnerie comme société foncièrement anti-cléricale. C’était me prendre par mon côté faible ; car, à cette époque, une vraie rage de démon m’animait, l’esprit des ténèbres régnait en maître absolu sur moi.

On m’apportait des opuscules rendant compte de telles ou telles conférences faites à l’intérieur des Loges, afin de bien me démontrer que les idées fondamentales de la secte étaient en parfaite conformité avec les miennes. J’ai conservé une montagne de cette paperasse-là. Longtemps je résistai à ces sollicitations indirectes.

Puis, un ami, parlant clair, m’offrit à plusieurs reprises de me faire initier à sa Loge. Je refusai encore.

Enfin, on exerça sur moi le procédé de la pression.

« — Vous avez tort, me disait-on, de ne pas entrer dans la Franc-Maçonnerie. Avec votre radicalisme anti-clérical, tout Maçon vous croit son Frère, et, quand on apprend ensuite que vous n’appartenez à aucune Loge, on se demande si vous n’avez pas été exclu de la Maçonnerie pour quelque action déshonorante. »

Je me récriai.