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de la Caroline du Sud. Sauf Chambers, Bates et Walder, habitant Charleston, les autres demeuraient à Washington (district de Colombie), auprès d’Albert Pike qui y avait son domicile. Voilà pourquoi ces trois noms manquent à la liste, si astucieusement donnée par la Chaîne d’Union.

Quant au Bulletin Officiel du Suprême Conseil de Charleston, il ne traite jamais les questions de Palladisme dans ses numéros ordinaires ; mais il a constamment des annexes en nombre varié, et les feuilles supplémentaires donnant la statistique des Triangles sont supprimées des exemplaires destinés aux imparfaits initiés. Ceux-ci reçoivent donc un numéro de 200 pages, quand il s’agit du fascicule semestriel, et les chefs palladistes reçoivent un véritable volume de 300 et même 400 pages. En feuilletant la collection de la Chaîne d’Union, on trouve quelquefois la mention de ces fascicules exceptionnels ; mais le F∴ Hubert, prudent, donne un simple accusé de réception (voir entre autres, son n° de septembre 1886, page 390).

Mais voici la Renaissance Symbolique. Le Comité antimaçonnique de Paris a réussi à s’en procurer une collection, et il en donne des extraits dans la Franc-Maçonnerie démasquée. On pense bien que cette revue antimaçonnique, rédigée par des prêtres et des religieux, n’invente pas ses citations ; son comité de rédaction possède vraiment cette précieuse collection du journal de Maçonnerie occulte.

Or, dans son n° de novembre 1896, pages 345 et suivantes, l’organe du Comité antimaçonnique de Paris reproduit quelques passages de la première des Instructions secrètes d’Albert Pike (celle du 14 juillet 1889), d’après la Renaissance Symbolique, et l’on peut lire ceci :


« … Nous, Maître Expert, Chevalier Rose-Croix, Grand Élu Chevalier Kadosch, en la 33e année de notre G∴ Maîtrise, conservatrice du Palladium Sacré ;

« Assisté des T∴ Ill∴ et T∴ Eclairés FF∴ Al. Mackey, Fred. Webber, Wil. Upton, Josiah Essex, Rob. Crowell, Thom. Tullock, Philéas Walder, Golds. Bruff, Wil. Ireland et Rich. Thompson, composant le Sérénis∴ Grand Collège. »


Il est inutile de multiplier les citations ; flagrant est le mensonge de la circulaire confidentielle Georges Bois. Selon toute évidence, M. Bois s’en rapportait aveuglément à ce que Rosen lui disait ; car, s’il avait pris la peine de feuilleter la Chaîne d’Union et la Renaissance Symbolique, il se serait vite convaincu que les personnages cités par Bataille n’étaient pas des mythes.

Une preuve de la bonne foi de M. Georges Bois est dans la naïveté avec laquelle il alla montrer à M. l’abbé de Bessonies la lettre de Bacci à Rosen au sujet de Cresponi. Il était tout triomphant, m’a-t-on rapporté. Voyez, dit-il, en voici encore un qui n’existe pas, ce Cresponi ! Lisez cette lettre. Le