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amis. Mais, par contre, oui, il est vrai, rigoureusement vrai que, le 16 avril 1885, cette prétendue queue de lion adonaïte, en me choisissant comme instrument de la malice infernale, s’est livrée, au sein du Triangle les Onze-Sept, aux démonstrations surnaturelles que je viens de relater. La tête sur le billot, je maintiendrais ce récit ; car, ainsi et non autrement, le diable Asmodée m’enlaça et me parla.

Or, le grave incident du 25 mars 1885 avait interrompu le règlement de mes affaires de famille qui m’avait appelée en France. Munie d’une copie officielle du procès-verbal de la séance des Onze-Sept du 16 avril, je repris au plus tôt le paquebot pour l’Europe. Ce fut donc au sujet de la liquidation de la succession de ma mère que je revins, et nullement afin de remettre en place la tête du président des Saint-Jacques, quoi qu’on en ait dit.

Il est vrai que, pendant ce nouveau séjour en France, j’assistai à une nouvelle tenue du Triangle parisien dont Mlle Walder était alors grande-maîtresse.

D’abord, j’eus quelques entrevues avec plusieurs des officiers et officières de cet Atelier palladique. Quand le président B. sut que sa requête contre moi avait été rejetée, il démissionna de ses fonctions (10 mai). B. me fut toujours hostile ; mais il ne voulait pas prendre la responsabilité d’un conflit avec les Palladistes américains, et, connaissant bien Sophia, il prévoyait le conflit. On sait que le F▽ Larocque fut élu son successeur.

Je demandai donc la tenue d’une séance du Triangle Saint-Jacques, pour me permettre de fournir de nouvelles explications ; ceci me fut accordé, et la réunion fut fixée au 28 mai.

Par parenthèse : j’ai envoyé quelques cartes d’entrée à ma conférence de lundi prochain (lundi de Pâques) à plusieurs de mes ex-Frères et ex-Sœurs, qui assistèrent à cette séance du 28 mai 1885. Vu la manœuvre Philipps, il me parait nécessaire de traiter cette question, ne fût-ce qu’en 5 ou 10 minutes, devant les représentants de la presse. Je mets donc ces Frères et Sœurs en demeure de se trouver lundi à la salle de la Société de Géographie ; je veux voir s’ils auront l’audace de dire qu’ils ne me connaissent pas. Dans ce cas, je suis armée pour leur répondre. Et qu’ils n’espèrent pas s’en tirer en s’abstenant de venir, car alors je dirais publiquement leurs noms, professions et domiciles, et ce ne serait que partie remise à ma conférence du jeudi 6 mai, avec l’opinion publique contre eux, s’ils ne comparaissaient pas cette seconde fois ; il est évident que leur abstention obstinée serait un aveu les écrasant tout-à-fait.

Donc, le 28 mai 1885, les membres du Triangle Saint-Jacques se réunirent pour m’entendre.

Larocque présidait, ayant à ses côtés Mlle Sophie Walder.