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« On ne sait pas au juste où Diana Vaughan réside ; mais nous avons des raisons de croire que c’est dans un couvent français ou dans une campagne des environs de Paris. Aucun des amis d’Albert Pike ne peut comprendre quel intérêt la pousse à introduire ce nom si respecté dans ses aveux d’ancienne prêtresse du diable. Elle est excitée, sans doute, par des moines fanatiques ; il se peut encore, comme on nous l’a écrit, qu’elle soit exploitée par une association composée de deux hommes méprisables, celui qui la tient séquestrée, dit-on, dans sa campagne, et un ancien franc-maçon renégat, qui est le dernier des hommes. La pauvre femme a été accaparée ainsi ; mais, dans sa folie, il faut faire la part de la bonne foi, en ce qui concerne les manifestations surnaturelles dont elle s’imagine avoir été le témoin et l’instrument, et la part de la mauvaise foi, en ce qui concerne le rôle qu’elle attribue à mon regretté ami Albert Pike. Comme elle est orpheline et majeure, ses derniers parents, résidant dans l’Union, n’ont aucun pouvoir sur elle ; le seul qui pourrait avoir quelque autorité est son oncle, un vieillard qu’elle a lassé, qui désire mourir en paix et qui a refusé d’intervenir en aucune façon.

« Voilà toute la vérité sur la conversion de Diana Vaughan ; vous voyez, par tout cela, que c’est une folle, dont on rirait si elle ne parlait que d’elle, mais qui est assez dangereuse, puisque la calomnie contre des hommes s’ajoute à ses rêves de diables. Enfin, ceux qui se servent de Diana Vaughan par fanatisme ou qui l’exploitent par intérêt sont encore plus coupables qu’elle. »

Monsieur Roome, vous savez que ce que vous avez dit là est un tissu de mensonges, y compris ma cure chez le docteur John Miller, à la suite d’une chute de cheval, que vous transformez en internement dans une maison d’aliénés. Vous qui m’aviez montré tant d’amitié, quand je revins aux États-Unis après ma première démission, vous, le fondateur du Triangle de Columbus, le premier de l’Ohio, qui a préféré se dissoudre plutôt que d’obéir à Lemmi, vous qui n’ignorez pas que, loin d’outrager la mémoire d’Albert Pike, je prie et fais prier pour son âme, vous êtes le dernier de mes ex-Frères que j’eusse soupçonné capable de mentir si audacieusement ! Et dans quel but, grands dieux ? Pour tenter de séparer le Palladisme, maladroitement renié, de la Franc-Maçonnerie officielle, dont vous ne dites pas un mot, afin de mieux la servir, vous, trente-troisième et grand auditeur du Suprême Conseil de Charleston !

Patience ! Nous réglerons ce compte, lors de ma conférence à Washington.

Vous, Liliana, dans la lettre au Washington Post, où vous prodiguez les citations d’écrits publics de votre père, pour établir qu’il était spiritualiste,