Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/411

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la secte ; organisation des manifestations contre le Pape et son gouvernement ; bombes jetées au milieu de la foule, les jours de fête ; vols de papiers chez les princes de Naples résidant a Rome, et parmi ces papiers une liste de 5.000 légitimistes du sud restés fidèles à leur roi, lesquels furent aussitôt désignés au poignard et au poison des sectaires ; on empoisonna jusque dans les hôpitaux, par des médecins affiliés, des malades signalés par le comité secret comme gens dont il fallait se défaire. Lorsque la justice découvrit les principaux coupables, il y avait plusieurs années que le comité travaillait dans cette œuvre de crimes, d’infamie, de cruautés, de monstruosités inénarrables. Le comité secret avait juré d’exterminer quiconque portait une affection sincère au Pape et à son gouvernement. Procès formidable ! les dossiers, — on doit les posséder encore au Vatican, je pense, — formèrent douze énormes volumes ; douze volumes pleins de scélératesses, de vols, de rapines, de meurtres, d’incendies, de sang, de poison ! Et qui ordonnait tous ces crimes ? Mazzini. Qui payait les criminels, qui pourvoyait aux dépenses du comité ? l’or piémontais et l’or anglais. Quels étaient les chefs du comité secret ? Giovanni Venanzi et le chevalier Luigi Fausti. Et qu’était donc ce chevalier Luigi Fausti, qui fit exécuter si longtemps les ordres de la haute-secte ? C’était… le principal secrétaire du Cardinal Antonelli. — Voyons, est-ce vrai ?

En organisant le complot actuel contre le Congrès de Trente et contre toutes les révélations présentes et futures des francs-maçons convertis, la Maçonnerie a poursuivi un autre but, direct contre moi. Ainsi que je l’ai écrit dans ma lettre à Mgr Parodi : « Ce qu’on veut, c’est me pousser à bout, afin qu’une imprudence amène la découverte de ma retraite ; mais je ne tomberai pas dans le piège. Ce qui concerne ma personne est et doit demeurer le secret du Saint-Office. Trois fois aveugles sont les catholiques qui ne comprennent pas cela. Je les plains de ne pas voir qu’ils mettent en joie l’infernale secte, laquelle en est réduite à répandre des bruits stupides, uniquement parce qu’il lui est impossible de contester l’authenticité de mes documents. »

Tous les aveugles peuvent se déchaîner contre moi, les uns après les autres ; ils ne me feront pas dévier de la ligne que je me suis tracée et qui a été approuvée par mes meilleurs conseillers, ceux qui me portent le plus d’affection et qui aussi sont les plus compétents.

La Commission d’enquête de Rome, présidée par Mgr Lazzareschi, dira si, oui ou non, elles sont suffisantes, les preuves de mon existence et de la sincérité de ma conversion. J’espère qu’elle ne manquera pas, non plus, d’examiner les impudents mensonges des négateurs et de les flétrir dans son verdict. En allant au fond, elle verra nettement les causes de toute cette tempête : d’une part, la bouche de la secte soufflant l’ouragan chez les uns ; d’autre part, une animosité personnelle mettant le bandeau sur les yeux des autres.

Dès à présent, je crois qu’on me rendra une justice : c’est que ce n’est pas moi qui ai cherché le bruit. Jamais éditeurs ne firent moins d’annonces que mes éditeurs ; la diffusion de mes Mémoires sous une forme populaire a été expressément évitée, afin qu’on ne pût me jeter le reproche d’une spéculation commerciale. Cette accusation, on l’a formulée, néanmoins, contre toute équité, et elle m’a été pénible ; sans qu’il soit utile de publier les détails, la