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consciencieux auteur de l’Histoire d’Oxford, une traduction anglaise de la Themis Aurea de Michel Maïer, publiée en 1656 à Londres, et une traduction, également anglaise, de la Fama Fraternitatis Rosæ Crucis, de Valentin Andreæ, publiée en 1652, ont porté la signature Eugenius et seraient attribuées à un Thomas Vaughan autre que mon ancêtre. Or, à cette époque, je ne vois d’autre Thomas que l’éminent jésuite né en 1606 et mort en 1675 : comment pourrait-on supposer un instant que ce saint homme de Dieu ait coopéré à la propagation des doctrines de la Rose-Croix ? cela est tout à fait inadmissible. Chez les jésuites d’Angleterre, le R. P. Thomas Vaughan est considéré, à juste titre, comme ayant eu une vie irréprochable, sans aucune défaillance passagère ; les Mémoires du Rév. Dr Oliver, S. J., le déclarent dans les termes les plus formels. D’autre part, les manuscrits légués de l’un à l’autre en ma famille, et dont l’authenticité ne saurait être contestée, ont la signature Eirenœus et non Eugenius. Wood a donc pu rapporter un bruit qui courait en son temps et ce bruit a pu être l’origine des erreurs dont Gould et Findel eux-mêmes se sont faits les échos.

Laissons. L’essentiel, c’est la véridicité indiscutable de l’histoire si étrange de Thomas Vaughan, qui fut disciple de Robert Fludd et de qui je descends en ligne directe, qui fut le successeur de Valentin Andreæ à la grande-Maîtrise de la Rose-Croix socinienne ; et je reprends le récit de ses pérégrinations à travers le monde, tel que je le tiens de mon père et de mon oncle, s’appuyant sur les documents provenant de l’héritage de mon bisaïeul James, de Boston, documents pour eux d’un prix inestimable.

C’est à Calw, petite ville près de Stuttgard, où Andreæ était pasteur, que Thomas Vaughan l’y rencontra, en 1636, porteur de la lettre de Robert Fludd. Là, se trouvait de passage, remplissant une mission secrète de la Fraternité, un certain Jérôme Stoïnus, fils du ministre socinien qui présidait le synode de Luclavie. Andreæ fit le meilleur accueil à Thomas et chargea Stoïnius de l’accompagner auprès de Samuel Blonski, dit Fidelis. Ce voyage se termina par une visite à Komenski, — mais il n’est dit nulle part en quelle ville eut lieu la rencontre, — et par le retour à Londres. L’année suivante, mourait Robert Fludd.

En 1638, Thomas Vaughan effectua son premier voyage en Amérique ; il avait alors vingt-six ans.

À ce propos, voici d’abord un point curieux à relever : — Parmi les manuscrits de Philalèthe, recueillis par mon bisaïeul James, il en est un