Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/519

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je n’insisterai pas sur les blasphèmes impies contre le christianisme qui remplissent les livres de ce maçon-juif cynique ; les échantillons qui précèdent doivent suffire pour soulever le cœur. Disons seulement quelques mots du rôle qu’Alexandre Weill assigne aux juifs dans l’évolution morale et sociale de l’humanité, rôle qu’ils poursuivent sans doute dans les conseils secrets de leur maçonnerie particulière.

« Le juif est le porte-flambeau de la civilisation moderne, c’est-à-dire de la révolution universelle, qui n’est encore qu’à son aurore. »

Il va sans dire que, selon Weill, cette mission libératrice des juifs est attachée au système religieux qu’il est venu révéler au monde : « Le progrès, la civilisation et le bonheur du genre humain, le salut des juifs surtout, comme nation modèle mosaïste, en dépendent. Pour eux, il n’y a pas d’autre alternative. Ou disparaître dans la masse des peuples athées ou idolâtres (c’est-à-dire chrétiens), ou retourner à la religion fondamentale de Moïse, dégagée de toutes les erreurs d’Esra. La religion esraïque et talmudique, ainsi que la religion chrétienne et mahométane qui en sont sorties, seront enterrées quand Mosché Méchiah (Moïse le Messie) que j’ai exhumé de sa triple tombe esraïque, talmudique et évangélique, avec son verbe de raison pure et de vérité absolue, debout et rayonnant, marchera sur elles comme un géant divin sur des naines humaines. »

Rien de plus clair, la mission du juif mosaïste à la mode de Weill (c’est-à-dire : sataniste), est d’enterrer la religion du Christ au nom de Moïse, pour faire triompher sur ses ruines la religion de Robespierre, la religion de la Révolution, la religion de la liberté, de l’égalité, de la fraternité ; pour substituer la religion de la Justice à la religion de l’Amour, « qui ne reconnaît qu’un Dieu despote, capricieux, vicieux et crapuleux comme Jupiter ; qui ne produit que haine et chaînes ; dont les adeptes sont des tyrans bestiaux, au dessous des brutes, vivant dans des crapules, et comptant sur le pardon de leur Dieu et de leur vice-Dieu, encore plus criminel et plus stupidement odieux qu’eux. »

L’émancipation des juifs est, à ses yeux, le plus grand des malheurs pour eux, si elle aboutit à les assimiler aux chrétiens et les faire absorber, pour disparaître comme nation parmi les nations dominantes de l’Europe. Ils auraient mieux fait, s’il en est ainsi, de rester dans leurs ghettos. « En se confondant avec les peuples parmi lesquels ils demeurent, ils seront toujours écrasés entre deux erreurs faites hommes (le Talmud et l’Évangile) comme entre le choléra et la peste. »

La Révolution seule, après Mahomet et Luther, est revenue un instant à la vraie doctrine mosaïste, mais « pour l’abjurer aussitôt en retournant à ses vomissements », sous l’Empire, la Restauration et même sous Louis-Philippe : « à la suite de leurs émancipateurs, les juifs n’ont pas compris la portée de