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nement le maléfice le plus terrible et aussi incontestable qu’il est fréquent. Il paraît que le démon a plus d’intérêt aujourd’hui à pousser les hommes aux passions brutales dans l’usage du mariage qu’il ne trouve d’avantages à les en rendre tout à fait incapables. Si maintenant il ne tue pas les maris comme il fit mourir autrefois les sept maris de Sarah, il n’y trouve que mieux son compte par le nombre infini d’âmes qu’il entraîne avec lui dans les éternels abîmes. »

L’infâme pratique du Malthusianisme, ajouterai-je, qui a été tant prônée en ces derniers temps, est aussi une inspiration directe de Satan, et l’on n’est pas étonné de voir des francs-maçons (tels, en France, le FF∴ Talandier, Yves Guyot, etc.) à la tête des apologistes et des propagateurs de ce système criminel, dont le prétendu but est d’empêcher l’accroissement exagéré des populations ; en réalité, c’est la ligature de l’aiguillette, non subie en victime, mais acceptée et érigée en principe pour légitimer en quelque sorte les hontes de la débauche.


D. — SORTS


Jusqu’ici, j’ai passé en revue les divers moyens employés par les agents de Satan pour nuire autant qu’il est en lui à l’espèce humaine. Il me reste à faire connaître plus spécialement les sortilèges et maléfices dans les effets mêmes qu’ils produisent à l’aide de ces moyens, en d’autres termes, à montrer le magicien ou je sorcier à l’œuvre, appliquant à la destruction de l’homme et de tout ce qui se rapporte à l’homme la puissance de sortilège ou de sorts que Satan lui confère pour le mal et le crime.

Bodin, au 4e livre de sa Démonomanie, compte quinze crimes principaux imputables aux sorciers :

1° Le crime de lèse-majesté divine ; — 2° le blasphème ; 3° l’hommage au diable ; — 4° l’abandon au diable des enfants nés ou à naître ; — 5° le sacrifice au diable desdits enfants ; — 6° leur consécration au diable dès le sein de leur mère ; — 7° le serment de propagande satanique ; — 8° le serment prêté au nom du diable et en son honneur ; — 9° l’inceste ; — 10° l’homicide, en vue de se procurer la chair et les organes humains requis pour la confection des charmes ; — 11° l’anthropophagie, coutumière aux pratiquants du sabbat ; — 12° l’usage des poisons et des philtres ; — 13° le sort qui fait périr les bestiaux ; — 14° le sort qui stérilise la terre, suscite la grêle et détruit les moissons ; — 15° le commerce charnel avec les démons et monstres vomis par l’enfer.

À chacun de ces crimes catalogués par Bodin correspond un maléfice particulier dont l’homme est toujours la victime. À vrai dire, mon ouvrage réalise, pour ce siècle-ci, la démonstration, par exemples, de la vérité ce terrible réquisitoire et de la réalité des forfaits qui y sont dénoncés