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normal, avec des hauts et des bas. Mais à chaque nouvelle atteinte, notre pontife criait à l’envoûtement nouveau.

M. Boullan est mort : paix à sa cendre !… J’ai dit d’ailleurs ce que j’ai cru devoir dire, touchant nos relations et les événements qui succédèrent.

J’ai raconté la vérité ; je n’y ajouterai rien. Ceux qui veulent des détails précis et d’authentiques documents n’ont qu’à consulter, dans le Serpent de la Genèse (tome I, le Temple de Satan, pages 428-500) les 72 pages intitulées : le Carmel d’Eugène Vintras et le grand pontife actuel de la secte.

Cette parenthèse étant close, revenons à ce qui me concerne personnellement.

Les allégations produites dans les journaux, ces jours derniers, seraient abominables, si elles ne respiraient la plus intense bouffonnerie.

Me défendre de pareils cancans, allons donc ! Le bon sens public en a fait justice, et je n’ai peur que d’une chose, pour les fauteurs de ces naïves calomnies : c’est que, curieux d’épater les badauds et de divertir les sceptiques, ils n’aient fait rire beaucoup plus à leurs dépens qu’aux miens.

J’avais d’abord l’idée de m’en tenir au silence du plus parfait dédain. Je l’ai gardé jusqu’à ce jour, absolu ; — et les quelques lignes de rectification parues au Figaro émanent de la direction, et non de moi. M. Jules Bois en est donc pour ses frais de doucereuse perfidie, lorsqu’il note que « la réponse si pâle de M. Stanislas de Guaita dans le Figaro, n’est pas faite pour contenter ses amis. »

Je me disais : laissons tomber ces plaisanteries d’un goût fâcheux, et que nul ne rééditera. Je me trompais. De toutes parts, en dépit même de la diversion du Panama, des feuilles quotidiennes reproduisent gravement ces pauvretés !…

Donc, mon intention était de me taire ; mais ces sottes histoires menacent enfin de s’éterniser. La patience a des bornes, et c’est décidément trop de ridicule pour une fois.

On me demande à grands cris des explications… Les meilleures, en pareil cas, se donnent sur le pré. C’est du moins mon avis.

Mais à qui m’en prendre ?

— À M. Huysmans, d’abord : à tout seigneur, tout honneur !

— À M. Huysmans, qui, dans son roman Là-Bas, et depuis la publication de ce livre, n’a cessé de se faire l’écho central de ces invraisemblables calomnies ; — à M. Huysmans, qui a permis qu’on publiât les folles lettres où M. Boullan me désigne comme son persécuteur ; — à M. Huysmans enfin, dont la rectification parue dans un journal du matin souligne en quelque sorte les calomnies qu’on lui prêtait à mon endroit, plutôt qu’elle ne les atténue.

Donc, à M. Huysmans, tout d’abord. — Puis ensuite, à M. Jules Bois, qui m’a pris à partie par trois fois, dans le Gil-Blas.

En conséquence, j’ai envoyé des témoins à ces deux derniers.

Voilà, monsieur le rédacteur, ce que je voulais faire savoir aux lecteurs du Gil-Blas. Si j’ai choisi de préférence le Gil-Blas pour l’exercice de mon droit de réponse, c’est que M. Jules Bois a mis un incroyable acharnement à m’y poursuivre.

Agréez, Monsieur le Rédacteur, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Stanislas de Guaita.

P. S. — M. Huysmans, dans sa lettre adressée à un journal du matin, prétend