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— « Le catholicisme souffrira plus par le spiritisme que par le matérialisme. Que de personnes nous connaissons, dont les convictions religieuses ont failli devant les faits spirites, après avoir longtemps résisté aux raisonnements scientifiques ! » (Dr Gibier.)

« Le but du spiritisme est de créer l’unité entre les éléments épars de la famille humaine, et de les grouper au moyen d’un aimant suprême : l’amour fraternel. Telles ne sont point les doctrines de l’Église catholique, et c’est à elle que nous avons affaire. Non seulement elle amoindrit l’esprit du christianisme et le sens de la spiritualité, mais elle ne se tient même pas au niveau des progrès de la civilisation. Elle a failli de la manière la plus complète à satisfaire les vœux légitimes, les espérances de l’Esprit. » (Revue Spiritualiste, 1863.)

« Le spiritualisme a maintenant atteint un tel degré d’extension, il compte dans ses rangs une si grande partie de la classe éclairée et intelligente, que nulle pression extérieure ne peut désormais affecter ni retarder sa marche ascendante. Il a jeté ses profondes et durables racines dans les cœurs, et le Tout-Puissant seul pourrait maintenant enrayer ses progrès. » (Ibid.)


À ces citations j’en pourrais ajouter beaucoup d’autres aussi significatives, aussi concluantes. Celles-ci suffisent pour prouver indubitablement que les doctrines enseignées par les esprits et leurs interprètes n’ont qu’un but : le reversement du dogme et de la morale catholiques. Et c’est bien là le signe infaillible de la source diabolique d’où les doctrines spirites émanent.

Mais je ne veux pas terminer ce chapitre sans rappeler trois faits, dont l’un est des plus récents.

J’emprunte le premier à cet apostat déjà souvent cité, le F∴ Constant ; le récit figure tout au long dans son livre de Dogme (chap. XIII).


« Au printemps de l’année 1854, raconte le défroqué devenu mage luciférien, j’étais allé à Londres pour échapper à des chagrins d’intérieur et me livrer, sans distraction, à la science.

« J’avais des lettres d’introduction pour des personnages éminents et curieux de révélations du monde surnaturel. J’en vis plusieurs, et je trouvai en eux, avec beaucoup de politesse, un grand fond d’indifférence ou de légèreté.

« On me demandait tout d’abord des prodiges, comme à un charlatan. J’étais un peu découragé ; car, à vrai dire, loin d’être disposé à initier les autres aux mystères de la magie cérémonielle, j’en avais toujours craint, pour moi-même, les illusions et les fatigues. D’ailleurs, ces cérémonies exigent un matériel dispendieux et difficile à rassembler.

« Je me renfermais donc dans l’étude de la haute cabale, et je ne songeais plus aux adeptes anglais, lorsqu’un jour, en rentrant à mon hôtel, je trouvai un pli à mon adresse.

« Ce pli contenait la moitié d’une carte, coupée transversalement, et sur laquelle je reconnus tout d’abord le caractère du sceau de Salomon, et un papier fort petit, sur lequel était écrit au crayon : « Demain, à trois heures,