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on éteignit les lumières ; mais nul fantôme ne se montra. D’où l’assistance conclut que Cagliostro, vexé, s’en était allé.

Cette mésaventure est un point noir dans l’existence de l’excellent Jacquet. Il en traîne lugubrement le souvenir, comme un remords ; il ne se pardonne pas de s’être assis sur Cagliostro et d’avoir ainsi fait manquer une séance de spiritisme.

Il était bon de parler, en quelques lignes, de cette naïveté des gens superstitieux ; oubliant les enseignements de l’Église, ils vont se livrer aux mystificateurs, pour qui ils sont un sujet de moquerie, et aux charlatans, dont ils remplissent bénévolement la caisse.

Ils ne voient pas les dangers qu’ils courent, en cultivant le pseudo-spiritisme même le plus anodin ; car ils commencent par être la proie des Mannteuffel et finissent par être celle des démons.


On ne saurait trop insister là-dessus : la supercherie, remplaçant les œuvres vraiment diaboliques, met les âmes en péril ; elle est le premier degré de cette échelle descendante qui conduit à l’enfer. Les charlatans ne sont pas seulement coupables en soutirant les gros sous des naïfs ; ils les habituent à des pratiques funestes. De même que des pseudo-spirites on passe aux vocates procédants et de ceux-ci aux vocates élus, de même, dans les œuvres manciques, on passe des cartes et du marc de café à l’anthropomancie et à la cabale.

Nous allons donc étudier la magie divinatoire, en la scindant en trois parties, en la graduant par trois catégories :

1° Rapide exposé des œuvres maniques de mince importance, exploitées surtout par les charlatans vulgaires ;

2° Les œuvres mantiques criminelles ;

3° La mancique diabolique ;


Il me faudrait plusieurs volumes pour passer en revue, avec quelques détails, les divisions infinies de la mancique, telle qu’elle a été pratiquée dans les temps anciens, telle qu’elle l’est encore de nos jours ; car c’est bien de l’occultisme qu’on peut dire avec raison : « Rien de nouveau ! » Je dois donc me borner ici à dresser u tableau succinct, qui ne comprendra que les pratiques divinatoires les plus usitées.

Les voici, par ordre alphabétique :


Aéromancie. C’est là un mode de divination auquel se rattachent tous les prétendus signes prophétiques tirés de la pluie, du vent, de l’orage, en un mot des diverses perturbations atmosphériques.

Alectryomancie. Cette divination s’opère au moyen d’un coq. Ceux qui croient à cette superstition placent des grains de blé répartis dans les diverses