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la canonisation de vingt-cinq bienheureux et la béatification de deux cent cinq martyrs japonais ; comme en 1852 et en 1863, la foule qui assistait à ces cérémonies était immense.

Le 26 juin de la même année, Pie IX annonça aux évêques assemblés à Rome une grande nouvelle que le monde catholique accueillit avec joie. Le courageux Pontife, dépouillé de ses États et entouré d’ennemis, avait décidé de convoquer un concile œcuménique.


CHAPITRE XXVI.

Garibaldi.


Au mois de décembre 1866, conformément au traité du 15 septembre 1864, l’armée d’occupation française partit de Rome. Pie IX fit des adieux touchants aux braves soldats français : « Allez, mes enfants, leur disait-il, partez avec ma bénédiction, avec mon amour. Si vous voyez l’Empereur, dites-lui que je prie chaque jour pour lui. On dit que sa santé n’est pas très-bonne : je prie pour sa santé. On dit que son âme n’est pas tranquille : je prie pour son âme. La nation française est chrétienne ; son chef doit être chrétien aussi. »

"La révolution, avait dit Pie IX en congédiant les troupes françaises, viendra ici ; il ne faut pas se faire illusion." Cette parole s’est accomplie, mais non sans un triomphe momentané pour la cause de la justice.

Après les désastres de Castelfidardo et d’Ancône, Pie IX visita le peu qui lui restait de son domaine et laissa sur son passage des marques impérissables de sa bonté et de son amour paternel pour ses sujets. Revenu à Rome, il pourvut aux besoins des pauvres, en érigeant des habitations à bon marché et en établissant une association de personnes marquantes dite « Société de Construction. » Il fit aussi à cette époque de grands travaux publics, tels qu’un pont de fer sur le Tibre, et plusieurs autres ponts de chemin de fer dans les environs de Rome. Il compléta les travaux d’embellissement du Pincia, colline célèbre, où le peuple romain va respirer un air salubre. Il fit exécuter des travaux considérables aux abords du Quirinal, palais des souverains légitimes de Rome, occupé aujourd’hui par un vil usurpateur.

Puis il songea à réorganiser sa petite armée. Les travaux de