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POUR LA PATRIE

Naturellement, les deux voyageurs vinrent se joindre à notre groupe, et la conversation s’engagea. Mon ami G. interrogea vivement le jeune Leverdier sur son père et sur sa patrie.

— Quelles heures charmantes, dit-il, j’ai passées avec votre père ! Il m’a raconté, par le menu, les événements vraiment extraordinaires, pénibles et touchants, qui ont marqué l’établissement de la république de la Nouvelle France, aujourd’hui si florissante. Je ne connais rien de plus beau ; vous n’ignorez pas, sans doute, cette glorieuse épopée ?

— En effet, répondit le jeune étranger, j’ai souvent entendu mon père faire ce récit merveilleux.

— Et la disparition de son ami Lamirande, celui qui, disait votre père, avait sauvé le pays par son sublime sacrifice, est-elle toujours restée enveloppée de mystère.

— Toujours, monsieur. Nous sommes convaincus qu’il s’est renfermé dans quelque monastère de l’Europe, mais nous n’avons jamais eu de ses nouvelles. Mon père a dû vous parler de M. Vaughan, cet ami de M. Lamirande qui était présent au miracle du couvent de Beauvoir. Vous le savez, peut-