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OU RECUEIL D’ÉTUDES

année, et notre confrère connaît des gens qui changent d’opinion d’une année à l’autre ; que disons-nous ? d’une semaine à l’autre. Voilà pourquoi il n’est pas tout à fait inutile de faire renouveler les « protestations » de temps à autre.

Le Courrier du Canada, qui a eu l’extrême complaisance de voler au-devant de nos désirs, et de nous faire connaître « ses vues » avant même que nous lui eussions demandé s’il en avait, voudra bien, sans doute, nous dire ce qu’il pense des personnes qui persistent à faire voter des lois sur l’éducation « dans un sens reprouvé par Nos Seigneurs les Évêques. »



3 juin 1882


Le Conseil Législatif n’a pas eu l’occasion de se prononcer sur le fameux bill de l’éducation, le gouvernement n’ayant pas osé, croyons-nous, en demander l’adoption à la chambre haute. Quoi qu’il en soit, le projet de loi de ces messieurs est resté à l’état de projet.

Sans doute, nous les verrons revenir à la charge l’année prochaine, mais, il faut l’espérer, pour l’honneur et le bonheur de notre province, ils ne seront pas plus heureux qu’ils ne l’ont été cette année.

Chose étonnante, bien que ce projet de loi soit d’une très haute importance, les journaux de Montréal[1] n’en ont pas soufflé mot. C’est au point qu’un très grand nombre de personnes qui ne voient que les journaux de la ville sœur, ne savaient même pas qu’il y eût un projet de loi sur l’éducation.

C’est très-commode une presse qui comprend aussi bien son devoir.


  1. Il est bon de se rappeler qu’à cette époque l’Étendard n’existait pas encore.