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OU RECUEIL D’ÉTUDES

raison, est-ce même une excuse pour ces « gens honnêtes » de s’en prendre à tout le clergé ?

À l’heure présente nous voyons la Tribune, le Journal de Québec, la Patrie, l’Électeur et d’autres journaux encore « excommunier » des gens qui sont pour le moins aussi « honnêtes » que les amis de M. David, Et que dirait-on, si nous tenions le Pape, la Propagande, l’archevêque de Québec et l’Université-Laval responsables de toutes les extravagances que débitent chaque jour ceux qui prétendent parler en leur nom ? M. David serait le premier à nous condamner, et il aurait bien raison. Mais alors pourquoi, lui et ses amis, s’en prennent-ils à tout le clergé pour le fait de quelques individus ? Est-ce juste, est-ce raisonnable ?

Maintenant, pour prouver que c’est bien contre tout le clergé, y compris l’épiscopat, que M. David dirige son « dernier mot, » nous n’avons qu’à citer l’extrait suivant de son article :

« On nous disait, il y a quelques jours : « Mais quand donc avons-nous dit qu’on ne pouvait être catholique et libéral dans notre pays. » Quand ? Pendant dix ans et surtout sous le ministère MacKenzie, lorsque, pour renverser ce ministère, on crut que tous les moyens étoient bons. Les mandements et les sermons contre le libéralisme et les libéraux, commentés, expliqués et appliqués par tous les journaux conservateurs, n’ont-ils pas convaincu la moitié de la population qu’on ne pouvait être catholique et libéral ou réformiste ? Et quand, protestant contre les fausses applications qu’on faisait des condamnations portés par les papes contre le libéralisme européen, nous avons supplié les évêques d’empêcher un pareil abus de la religion, comment nous a-t-on répondu ? par des mandements pires que les premiers. »

Nous n’avons pas de longs commentaires à faire sur cet extrait. C’est d’un libéralisme achevé. Le seul fait de parler, sur un ton pareil, des mandements de nos évêques, de représenter notre clergé ; depuis l’archevêque jusqu’au plus humble curé de campagne, comme un corps d’hommes ignorants et fanatiques, ce fait seul, disons-nous, suffit pour faire condamner M. David. Car le rédacteur de la Tribune aura beau parler de Mgr  Bourget et de Mgr  Laflèche en