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MÉLANGES

Cercle catholique vient d’acquérir, rue Saint-François. C’est là que le Cercle, dont M. du Charette était l’hôte à Québec, lui présenta une adresse par l’organe de son président, M. Vincelette. Cette adresse est une des plus belles qui aient été présentées au général depuis son arrivée au Canada.

Il y eut ensuite excursion aux chûtes de Montmorency, dîner, le soir, chez M. Landry à la Villa Mastaï, puis réception chez M. Vincelette et illumination. Le mauvais temps avait quelque peu dérangé cette dernière partie du programme.

Le lendemain, jour de la Saint-Pierre, le général, après avoir communié à sept heures à la Congrégation de la Haute-Ville, assista à la messe de huit heures à la Basilique.

Il y eut promenade ensuite au village des Huron de Lorette, visite à la citadelle, goûter chez le gouverneur-général, etc.

Puis à cinq heures de l’après-midi nos hôtes prenaient le bateau pour Montréal, au milieu des acclamations de la foule, emportant, nous osons l’espérer, un bon souvenir de Québec, et laissant chez nous une impression profonde et durable.

Ce que l’on remarque et admire surtout chez le général de Charette, c’est sa foi ardente qu’il ne peut contenir et qui s’échappe de son cœur, comme malgré lui, en paroles brûlantes qui électrisent ses auditeurs ; c’est aussi sa piété tendre, profonde, sincère, qui rappelle celle des premiers chrétiens. On raconte qu’à Montréal ceux qui l’accompagnaient l’ayant perdu de vue pour un instant, le retrouvèrent, par hasard, dans une église où il faisait le Chemin de la Croix.

Le général de Charette ne sait pas ce que c’est que le respect humain : il récite son chapelet à l’église comme la plus humble servante de Marie. Nous voudrions bien connaître le nombre de nos grands hommes canadiens qui en feraient autant.

Il parle du bon Dieu, du Sacré-Cœur, de Jésus-Christ, de la sainte Vierge comme on devrait en parler, carrément, si l’on veut nous permettre cette expression, sans avoir l’air de s’excuser.