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MÉLANGES

des législatures locales, et cependant, chose singulière, il veut que le gouverneur-général le sanctionne comme si rien n’en était. Il faut que le parlementarisme, c’est-à-dire le culte de la majorité, ait une terrible prise sur celui qui tient la plume au Canada pour le faire parler de la sorte.

Nous ne partageons nullement la manière de voir de notre confrère. Nous sommes en faveur du sage exercice des prérogatives royales, car nous aimons cent fois mieux vivre sous une monarchie tempérée que sous le parlementarisme moderne qui n’est autre chose que le droit de la force.

Nous croyons que c’est le devoir du gouverneur-général de protéger la constitution contre les empiètements des parlementaristes Si le bill de M. Girouard constitue un empiètement, de la part du fédéral sur les droits des provinces, ce n’est pas une majorité parlementaire qui peut lui enlever ce vice radical, et le gouverneur-général devrait certainement y opposer son veto.


LE DROIT DE DÉSAVEU


22 avril 1882


Le parlement fédéral discute, en ce moment, le droit de désavouer les actes des législatures locales, conféré au gouverneur-général par la constitution de 1867. C’est un membre de l’opposition, M. Cameron, de Huron, qui a saisi la chambre de cette question. On le sait, le gouverneur-général, agissant, bien entendu, d’après l’avis de ses ministres, a désavoué un projet de loi voté par la législature d’Ontario, concernant les rivières et cours d’eau.

M. Cameron a dit de fort belles choses. Nous n’avons qu’une crainte, c’est que les grits, au pouvoir, ne soient à peu près aussi centralisateurs que le parti tory. Il nous semble que sous le règne de M. McKen-