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MÉLANGES

comme s’ils ne devaient pas un jour rendre compte au Souverain juge de chaque mauvais vote qu’ils donnent ou font donner, de chaque conscience qu’ils achètent, de chaque fraude qu’ils commettent.

Sont-ils candidats, ils se rendront coupables de tous les crimes mentionnés plus haut ; de plus, ils emploieront le mensonge et la calomnie, ils prendront des engagements solennels sachant bien qu’ils ne les rempliront pas ; ils feront des promesses trompeuses ; ils obtiendront le mandat qu’il convoite sous de « faux prétextes. »

Fuyez ces hommes-là. Pour eux il n’y a pas de morale en politique ; à leurs yeux il n’y a que le succès qui vaille quelque chose.

Rendus au parlement, ces libéraux déguisés tiennent la même ligne de conduite. Ils s’y conduisent en véritables athées. Jamais ils demandent la plus petite lumière d’en Haut ; jamais ils ne songent que chacun de leurs votes, chacun des motifs qui les font agir est inscrit dans le Grand Livre de Dieu, d’après lequel le monde sera jugé. Unde mundus judicetur. Ils n’ont qu’une pensée : qu’ils ont un mandat qui durera cinq ans, et qu’au bout de ce temps, ils pourront peut-être le faire renouveler en ayant recours aux mêmes moyens illicites qu’ils ont déjà employés.

Aussi les voyez-vous faire passer leurs intérêts privés ou les intérêts de leurs amis avant l’intérêt du pays ; vous les voyez fouler aux pieds le serment qu’ils ont prêté en entrant au parlement ; vous les voyez se vendre ; vous les voyez sanctionner des lois ou des marchés, qu’ils savent être funestes, qu’ils avouent être désastreux ; vous les voyez consacrer l’injustice, les uns par esprit de parti, les autres pour des motifs encore plus inavouables.

Que voulez-vous, il prétendent n’avoir de comptes à rendre qu’au peuple qu’on trompe si facilement.

S’ils sont ministres, ces libéraux déguisés ne reculeront devant rien pourvu qu’ils puissent obtenir l’appui de la majorité, appui qu’ils obtiennent par l’achat des consciences, par les menaces, par les intrigues de toute sorte.